Suicide: Une question de neurobiologie?

"Qui peut dire ce qui pousse quelqu'un à se tuer lui même, selon l'étymologie du mot suicide?"

Depuis les premiers écrits médicaux datant d'il y'a 400 ans av J.-C ( notamment ceux d'Hypocrate) La question n'a cessé d'embêter. A la fin du 19ème siècle, en 1897, lors de la parution du livre de Emile Durkheim "Le Suicide." le suicide est devenu un fait social important. 

Au cours des années, les raisons de ce dernier furent majoritairement associées au chômage, à de l'harcèlement, un divorce ou une rupture et également la perte d'un proche. Ces raisons sont aujourd'hui confirmées par des statistiques. 
Or, le suicide, au contraire de ce que pensent beaucoup de gens, ne s'agit pas uniquement d'adversité sociale ou de problèmes psychologiques mais il cache aussi une vraie maladie. Il est évident que nous ne sommes tous pas égaux face au suicide et que chaque personne ayant passer à l'acte a connu des différentes raisons pour le faire. Des études scientifiques ont récemment prouvé que cela ne se passerait pas seulement dans la tête, mais dans le corps ! Etonnant non?

On parle de "cerveau suicidaire"

Les troubles psychologiques sont également nécessaires... mais ils ne suffisent pas à justifier le passage à l'acte. Ces dernières années, l'irruption des neurosciences et de la biologie génétique révolutionne la compréhension de ce geste ultime. Philippe Courtet, professeur de psychiatrie à l'université de Montpellier affirme que ces dernières "Indiquent que le suicide serait une maladie biologique à part entière." Les éléments de preuve apparaissent déjà si clairs que plusieurs médecins et chercheurs estiment que désormais, seules les personnes porteuses d'une vulnérabilité d'origine biologique se suicident. Il est donc dit que les hormones et les modifications autour des gènes seraient les premières "clés biologiques" qui conduiraient certains à se suicider.

Plusieurs études récentes indiqueraient que le cerveau des personnes suicidaires possède des taux de molécules inflammatoires plus élevées que les autres. Ainsi, en dosant l'acide quinolinique, marqueur de l'inflammation, dans le liquide présent autour du cerveau de 100 volontaires suédois, dont 64 avaient fait une tentative de suicide, des chercheurs avaient montré en 2012 que ceux qui étaient les plus déterminés à mourir présentaient les concentrations les plus élevées. "Notre hypothèse est que ces individus sont plus sensibles aux situations de stress sociaux, qu'ils ont plus vite le sentiment d'être exclus, et que ces situations stressantes entraînent une réponse inflammatoire cérébrale", explique Philippe Courtet. Ce serait donc cette inflammation cérébrale chronique qui ferait que certains passent à l'acte et pas d'autres. Voila qui éluciderait une observation fortuite: certains anti-inflammatoires telle la kétamine, utilisés en tant qu'anesthésiants, semblent aussi efficaces pour calmer les idées suicidaires !

Des analyses montrent aussi que, chez les personnes déprimées et suicidaires, les systèmes de rétrocontrôle visant à stopper les réactions d'urgence semble mal fonctionner tandis que, chez des personnes non suicidaires cet "axe du stress" prépare leurs corps aux réactions rapides indispensables à notre survie, comme lorsqu'il s'agit de fuir devant un danger, en libérant des hormones, le cortisol.
"L'emballement de la sécrétion, de cortisol a été observé dans plusieurs méta-analyses chez les personnes déprimées et suicidaires", résume Philippe Courtet.

Ce n'est pas tout, on dit que les suicidaires contiennent la sérotonine en panne. Cette dernière est un neurotransmetteur dans notre cerveau, qui est chargé de réguler notre humeur, mais aussi notre appétit et notre sommeil. Il favorise également le calme et rend optimiste, certains l'appelleraient: "la molécule du bonheur". En revanche, une faible concentration de sérotonine est associée à des comportements impulsifs et agressifs.

La piste génétique dans la conduite suicidaire

Les spécialistes possèdent déjà quelques données épidémiologiques troublantes: un individu risque ainsi 3 à 6 fois plus de passer à l'acte lorsqu'un apparenté de premier degré (parent, frère ou soeur) a déjà tenter de ce suicider. De plus, des solides études réalisées sur des jumeaux ces vingt dernières années montrent que: lorsqu'il y a suicide d'un jumeau, l'autre jumeau fera des tentatives dans 6 à 35% des cas s'il s'agit d'une vraie gémellité, mais dans moins de 1% des cas chez de faux jumeaux. Aussi, des études sur des personnes adoptées dans leur enfance ont montré que le sur-risque de mourir par suicide n'existait que chez les apparentés biologiques des suicidés, et non les apparentés adoptifs.

Alors, convaincus par ces hypothèses ou pas du tout? En tout cas, à mon avis je pense que chaque cas est un cas qu'il faut en tenir compte, et même si beaucoup se suicident pour des raisons similaires, d'autres se suicideraient pour des choses qui semblent "banales" mais au final, chaque personne connaît des émotions différentes et de même pour la sensibilité, pas vrai? 
N'hésitez pas à donner votre avis sur cet article afin que je puisse m'améliorer. :)

- Noémy Marques, 3B

Source: Science & Vie, n° 1171.


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